lumumba


Annexe III
MOUVEMENT NATIONAL CONGOLAIS LUMUMBA(MNCL)
DISCOURS DU PRESIDENT NATIONAL, MONSIEUR FRANCOIS LUMUMBA A L'OUVERTURE DES TRAVAUX DU DIALOGUE INTER-CONGOLAIS A SUN CITY EN REPUBLIQUE SUD ARICAINE
Excellence Monsieur  le Président,
 
Chers compatriotes,
 
Notre Pays connaît actuellement des bouleversements douloureux, 
qui nous amenant, dans le cadre de 1'Accord de Lusaka, aux présentes 
assises de Sun City, destinées à trouver 
une solution définitive à  cette crise multiforme.
 
En effet, le Congo est confronté à  une multitude de problèmes, 
dont deux dominent les autres : il y a d'une part, la décomposition de 
1'Etat par la mauvaise gouvernance et d'autre part, la décomposition de 
1'Etat par la guerre.
Aussi est-il imperieux pour nous, 
de réhabiliter 1'Autorité de 1'état dans sa puissance publique 
ainsi que dans ses taches regaliennes.
 
Chers compatriotes, Notre discours porte sur quatre points ci-après :
 
1 . Les principes fondamentaux du nouvel ordre politique ;
 
2. La nouvelle armée nationale, la police et les services de sécurité ;
 
3 . L'économie et le social;
 
4. La réconciliation nationale.
 
S'agissant des principes fondamentaux du nouvel ordre politique,
nous pensons qu'il devra essentiellement reposer, sur 1'équilibre entre 
les forces politiques, et entre les institutions.
 
L'équilibre entre les forces politiques s'obtiendra par 
le mode de décisions qui est le consensus. Ce dernier signifie pour nous, 
qu'aucune composante au Dialogue National, ne remettra en cause 
les décisions arrêtées lors des négociations politiques, 
et qu'aucune d'elles ne cherchera à renforcer sa position dans 
la prise des décisions en dehors des mécanismes établis.
 
L'équilibre entre les institutions veut dire qu'en dehors 
d'un mode d'accès démocratique aux affaires pendant la transition, 
qu'il soit privilégié la réhabilitation de 1'Autorité de 1'Etat, 
sur tout le territoire national, et que le même équilibre soit 
ressorti dans les instruments juridiques, qui vont fixer 
les règles du jeu pour la période transitoire.
 
Chers concitoyens,
 
Concernant 1'Armée, que nous considérons comme la clé de voûte 
de la stabilité du nouvel ordre politique, des institutions républicaines 
et de la sécurité du territoire, nous devons lever les options 
et définir les principes de base, pour sa restructuration et sa réhabilitation, 
afin qu'elle ne soit pas un instrument au service des intérêts privés 
de différents pouvoirs comme cela s'observe depuis des années. 
Les options à lever sont, entre autres, les suivantes:
1. Une Armée nationale et républicaine, car intégrant 
les diversités culturelles ethniques de toute la Nation et 
respectueuse des lois de la République, avec 1'obligation de 
protéger les institutions légalement et démocratiquement établies 
et de respecter les droits et les libertés de la personne humaine.
 
2. Une Armée apolitique, parce qu'elle devra, 
être à 1'abri de toute influence politico-idéologique.
 
3. Une Armée de métier, et soumise à un programme de formation et 
d'éducation  civique à définir ensemble.
 
Chers compatriotes,
 
Dans le souci d'efficacité de notre armée, 
nous devons dégager, un certain nombre de principes découlant des options ci-haut : 
il s'agit :
 
Premier principe
 : la définition des missions de cette armée, 
qui seront d'assurer la  sécurité intérieure et extérieure du territoire, 
et de participer aux activités de développement et à caractère humanitaire.
 
Deuxième principe
 : les relations entre l'armée et l’Autorité civile,
qui doivent être marquées par la subordination de l'institution militaire 
a 1'Autorité civile légalement et démocratiquement investie.
 
Troisième principe
 : le respect et la protection de 
la propriété privée sur tout le territoire national, tant pour les nationaux 
que pour les étrangers.
 
Quatrième principe
 : le mode de recrutement, 
qui sera établi , sur base des critères objectifs, et qui s'effectuera 
dans toutes les provinces du pays, selon des règles de proportionnalité 
garantissant la représentativité et les équilibres aussi larges que possible 
à partir de 1'échelon district et territoire.
 
Cinquième principe
 : la définition des mécanismes et 
des dispositions pratiques d'unification de divers groupes armés.
 
Sixième principe
 : l'encouragement du processus de 
requalification du mandat de la MONUC, d'une simple force d'observation 
du cessez le feu, en une force de maintien et d'imposition de la paix.
 
Septième principe:La convocation des états généraux de l'armée par le
Gouvernement de transition en vue de renforcer les dispositifs techniques.
 
Huitième principe
 : La prise des dispositions pratiques, 
de mise en retraite ou de réinsertion sociale des unités combattantes, 
qui ne seront pas reprises dans les effectifs officiels de la nouvelle armée.
 
Neuvième principe
, enfin : l'exigence de la part de nos voisins, 
du strict respect de  notre intégrité territoriale et, parallèlement, de notre ferme
détermination de combattre tous les éléments qui, au départ de notre territoire,
chercheraient à  déstabiliser nos voisins.
 
Concernant la police nationale et les services de sécurité, 
nous devons reconnaître que ceux-ci ont longtemps été assimilés aux  
institutions répressives du pouvoir. 
Nous devons donc redéfinir les mécanismes de leur réorganisation 
et de l'affectation en leur faveur des moyens techniques et financiers 
à la mesure de leurs missions.
 
Chers compatriotes, 

La grave crise socio-économique que connaît notre pays place 
notre peuple dans des conditions de vie très dures. 
Cette crise, qui se traduit par la désarticulation économique, 
est liée à des causes qui sont essentiellement structurelles avec des effets conjoncturels  importants. 
L'aspect structurel de la crise économique congolaise porte:
 
- primo
, sur un système économique hérité de la colonisation, et qui n'a 
jamais été adapté aux réalités actuelles du marché intérieur et mondial;
 
 
-secundo
, sur la mauvaise gouvernance, 
qui a privé I'Etat du fonctionnement classique des organes de régulation et de contrôle.
 
Face à cette situation, une alternative s'impose, 
car nous avons la conviction que notre pays dispose des atouts lui 
permettant de relancer son économie. 
Pour ce faire, une série de reformes dans un plan économique minimum, 
s'avère nécessaire déjà pendant la transition. 
C'est pourquoi, nous recommandons, que les présentes assises lèvent 
les options sur les termes principaux de ce plan.
 
Chers compatriotes,
 
En ce qui concerne la réconciliation nationale, 
nous devons prendre l'engagement de nous investir dans son processus. 
Pour cela, nous devons instaurer un climat de paix, de cordialité et 
de respect mutuel. 
Cette réconciliation devra tenir compte de deux volets, 
à savoir : un volet interne et un volet externe.
 
- Au plan interne, la réconciliation devra passer par l'instauration 
d'un climat de sérénité pour une transition pacifique et non conflictuelle 
vers le déroulement des élections libres, démocratiques et transparentes. 
Pour y parvenir, il nous faudra mettre sur pied, des institutions solides 
et stables, capables d'assurer 1'egalite de chances a toutes les parties 
en perspective des élections. Nous devrons par conséquent, 
joindre à ces institutions, des organes tels que, le Conseil National de 1'Audiovisuel 
et de la Presse, ainsi que la Commission électorale Indépendante. 
Par ailleurs, un consensus sur une loi qui devra régir le fonctionnement 
et le financement transparent des partis politiques s'impose.
 
- Au plan externe, cette concorde nationale ne saura être effective, 
sans nous assurer de la paix avec nos voisins, notamment dans la région 
des Grands Lacs. C'est pourquoi, nous encourageons la tenue 
d'une conférence internationale pour la paix, la sécurité et la 
coopération en Afrique Centrale et permettre à  toutes les parties de 
conclure un pacte de non-agression. Il s'agira aussi de convenir, 
des valeurs démocratiques dans le fonctionnement de chaque Etat, 
de prendre des engagements concrets, sur les principes fondamentaux 
des relations pacifiques et de relancer la coopération et l'intégration 
régionales conformément au Plan de Lagos dans les perspectives du NEPAD.
 
Chers frères et sœurs,
 
Nous vivons un moment historique, où tout le peuple congolais 
espère voir naître enfin, un nouveau Congo pacifique et prospère. 
Nous devons donc, oublier tout ce qui nous divise, pour privilégier ce qui nous unit, 
à savoir : la recherche de la Paix pour tous, de 1'Unité, de la Souveraineté 
Nationale, de notre Dignité bafouée, qui conditionnent le Développement de 
notre pays dans une Afrique centrale renaissante. A nous tous présents dans 
cette salle, nous devons impérativement réussir les présents travaux, pour 
organiser la période de transition, qui nous conduira aux élections. Nous 
devons le faire dans le respect mutuel et la volonté affirmée de servir 
1'intéret de la Nation.
 
Nous sommes condamnés à  réussir, sinon 1'histoire et le peuple congolais 
tout entier ne nous pardonneront jamais !
 
Que vive le Congo Uni, Libre, Démocratique et Prospère.
 
Nous vous remercions. 
FRANCOIS LUMUMBA 
Président National.